Retours sur la Révolution de la dignité et l’état actuel des choses en Tunisie
Tout commence le 17 décembre 2010, un Tunisien du nom de Mohamed Bouazizi s’immole devant un bâtiment administratif. Vendeur de fruits, il s’était fait — de nouveau — confisquer son outil de travail (une charrette et une balance). Rapidement, un climat insurrectionnel éclate dans la région de Sidi Bouzid (centre de la Tunisie) ; celle-ci devient le théâtre d’émeutes et d’affrontements entre population et forces de l’ordre. C’est le premier acte du mouvement que l’on va appeler Printemps arabe. Ce mouvement de contestation s’étend par effet domino dans tout le monde arabe comme en Égypte, au Yémen, en Syrie, en Libye, en Jordanie, dans le reste du Maghreb… Celle qui se passe en Tunisie est appelée communément en France la Révolution de jasmin. Ces manifestations sont menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse, la corruption des élites politiques et la forte répression policière. Les quatre semaines de manifestations continues, étendues à tout le pays — malgré la répression — sont amplifiées par une grève générale et provoquent la fuite de Ben Ali vers l’Arabie Saoudite. La mobilisation se poursuit jusqu’aux mois de mars et avril, où on voit le processus de transition se terminer sans jamais résoudre ce conflit de classes. Cet entretien avec un compagnon tunisien revient sur les événements qui se sont déroulés lors de l’explosion du conflit, sur la situation actuelle et la question du mouvement anarchiste dans le pays. Continuer la lecture →