Qu’est-ce que l’anarchie ?

 » L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir.  » – Pierre-Joseph Proudhon

Peu de mots sont autant détournés que celui d’anarchie : souvent dénigré, car confondu avec le chaos ou l’anomie (désorganisation sociale), nous interprétons l’étymologie grecque de ce terme comme le rejet de l’autorité.

L’anarchie est un mode d’organisation sociale dans lequel il n’y aurait plus de rapports d’autorité entre les individus. L’objectif est d’assurer leur égalité socio-économique par la promotion inconditionnelle de la liberté en valorisant l’entraide, la solidarité et la démocratie directe. L’anarchisme ne se distingue pas des autres théories socialistes par sa finalité (l’abolition des classes sociales), mais par les moyens qu’elle mobilise pour l’atteindre : l’autogestion, opposée au paternalisme d’État tel que proposé par les marxistes, les sociaux-démocrates…

L’émancipation des travailleurs ne peut être que le produit de leur lutte internationale.

De nombreux théoriciens ont démontré que l’autorité politique puise dans différents registres pour se légitimer. Le rejet de l’autorité passe donc nécessairement par une lutte générale contre toutes ses sources (principales) qui sont : la religion, le capitalisme (en tant que forme économique instituant la propriété) et l’État. À noter que ces trois institutions concernent les sociétés dites « modernes », et non leur ensemble.

L’anarchie est donc la seule idéologie capable de réaliser le projet socialiste « originel ». Son application n’est pas aisée, car elle nécessite, à échelle individuelle, une prise en main raisonnée. Cependant, elle propose un épanouissement personnel de l’individu en adéquation à la collectivité.


Voir aussi : Réflexions préliminaires autour de la notion de pouvoir