Réflexions préliminaires autour de la notion de pouvoir

Loin de renvoyer à l’anomie (dans sa définition négative, de perte d’ordre moral/social), l’anarchie renvoie historiquement à la négation du pouvoir. Une question primordiale s’impose donc inévitablement aux militants et sympathisants anarchistes : qu’est-ce que le pouvoir, et comment l’identifier ?

Des réflexions contemporaines nous invitent à emprunter cette voie, comme celle de George Balandier. Fils de cheminot et sociologue, il a vécu parmi les ethnies Fang (Cameroun/Guinée) et Ba-Kongo (Congo/Angola) durant la décolonisation des années 50. Fort de cette expérience, il a d’abord mené une réflexion sur le pouvoir colonial pour ensuite élargir son interrogation sur la nature et les expressions du pouvoir : quelles sont ses conclusions ?

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Qu’est-ce que l’anarchie ?

 » L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir.  » – Pierre-Joseph Proudhon

Peu de mots sont autant détournés que celui d’anarchie : souvent dénigré, car confondu avec le chaos ou l’anomie (désorganisation sociale), nous interprétons l’étymologie grecque de ce terme comme le rejet de l’autorité.

L’anarchie est un mode d’organisation sociale dans lequel il n’y aurait plus de rapports d’autorité entre les individus. L’objectif est d’assurer leur égalité socio-économique par la promotion inconditionnelle de la liberté en valorisant l’entraide, la solidarité et la démocratie directe. L’anarchisme ne se distingue pas des autres théories socialistes par sa finalité (l’abolition des classes sociales), mais par les moyens qu’elle mobilise pour l’atteindre : l’autogestion, opposée au paternalisme d’État tel que proposé par les marxistes, les sociaux-démocrates…

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