Sous le soleil de Xi Jinping fleurissent les camps

Ces dernières décennies, la Chine est devenue un partenaire commercial incontournable pour l’ensemble des autres puissances mondiales. Aucun continent, aucun océan n’échappe à son influence tentaculaire. Tandis que son statut de « manufacture du monde » tombe en désuétude au profit de pays plus pauvres comme le Bangladesh, le pays a profité des années 1980 à 2017 d’un taux annuel de croissance du PIB de 10 % en moyenne en grande partie grâce à ses exportations vers l’Occident (en près de quatre décennies, le PIB chinois a été multiplié par 37, passant de 305 milliards de dollars en 1980 à 12 725 milliards de dollars en 2017 selon l’AFP). Sa forte croissance lui a permis de stocker des capitaux énormes qui ont été mis au service du développement de sa puissance technologique, militaire et industrielle propre à concurrencer les autres Grands du monde. La Chine fait désormais arme égale avec les autres géants de la data, de l’informatique, des réseaux et de l’ensemble des nouvelles technologies de pointe de l’Est asiatique et de l’Amérique du Nord. Le régime chinois ayant gardé ses pratiques socialistes autoritaires, les entreprises chinoises lui sont toutes inféodées.

Aujourd’hui, la Chine est le plus grand système concentrationnaire1 au monde. Mais l’entreprise totalitaire2 du Parti Communiste Chinois ne s’arrête pas à l’internement de tous ses opposants dans « des camps de travail et de rééducation ». En effet, la surveillance généralisée de sa population permise par les nouvelles technologies de l’information entraîne la violation de la vie privée et de la liberté des individus dans le giron du régime chinois. L’État chinois tend à s’immiscer dans chaque aspect de la vie de ses ressortissants et de ses opposants. En harcelant les réfugiés politiques chinois qui ont fui leur pays, les autorités chinoises ont créé le concept de prison sans frontières.

Le laogaï : le camp de rééducation par le travail

En 1951, dans la foulée de sa victoire finale en Chine continentale contre les républicains, la République populaire de Chine conquiert le Tibet et Mao Zedong crée des camps de rééducation par le travail, les laogaï. Il déclare : « Le grand nombre de criminels emprisonnés qui attendent d’être jugés, constitue une importante force de travail. Pour les rééduquer, résoudre le problème de l’encombrement des prisons et ne pas permettre que les contre-révolutionnaires emprisonnés soient nourris à ne rien faire ; il faut immédiatement instituer un système de rééducation par le travail ». Selon Harry Wu, le créateur de la Laogai Research Foundation, 50 millions de personnes seraient passées par les camps, 20 millions de personnes y seraient mortes de froid, de faim, de maladies, de fatigue, d’exécutions sommaires, etc.
Ces camps ont traversé le temps et ont évolué jusqu’à nos jours. Hartmut Idzko, journaliste et correspondant pour l’Asie de la première chaîne allemande publique ARD, explique : « Aujourd’hui, il existe près d’un millier de camps, un dans presque chaque ville chinoise », 4 à 6 millions de personnes y seraient internées3. « Souvent, ce sont des opposants au régime et non des prisonniers de droit commun. ». En Chine, 99 % des personnes jugées sont condamnées, la police ne se trompe jamais. Les journalistes étant régulièrement arrêtés en Chine, ces informations proviennent surtout de Harry Wu qui a lui-même passé 20 ans dans un camp de travail avant de trouver asile aux États-Unis.
Suite aux réformes économiques de Deng Xiaoping, numéro un du régime de 1978 à 1992, chaque laogaï devient en 1983 une entité économique autonome, le directeur de camp est devenu chef d’entreprise. Selon le Manuel de réforme de procédure criminelle approuvée par le Bureau du Laogaï du ministère de la Justice
chinois « Nos installations du Laogaï sont à la fois des services de l’État et des entreprises spécialisées. ».

Une des rares images accessibles au public de minorités ethniques incarcérées dans la région de Xinjiang en Chine montre des détenus du «centre d'éducation et de formation numéro 4 du comté de Lop» en train d'écouter un discours de « dé-radicalisation », le 7 avril 2018. Photo identifiée par Concerned Scholars of Xinjiang.

Une des rares images accessibles au public de minorités ethniques incarcérées dans la région de Xinjiang en Chine montre des détenus du «centre d’éducation et de formation numéro 4 du comté de Lop» en train d’écouter un discours de « dé-radicalisation », le 7 avril 2018.
Photo identifiée par Concerned Scholars of Xinjiang.

En 2006, la Laogai Research Foundation dénombre 4 000 camps de travail, centres de détention et prisons ayant le caractère de laogaï. Ce nombre est obtenu en prenant en compte des centres de détention ayant l’apparence d’usines, de fermes et de mines. Pékin a reconnu officiellement que les marchandises produites dans ces camps rapportaient en moyenne 200 millions d’euros par an4. La production dans ces camps est variée : thé noir, céréales, pièces automobiles, produits chimiques (engrais, poudre noire), ciment, jouets, agriculture (coton, riz, etc.), mais aussi de la production minière (notamment l’amiante) et également de nombreux produits low cost comme les décorations que l’on retrouve en Occident. De nos jours, on trouve dans ces camps les victimes des campagnes dirigées contre les activistes tibétains et ouïghours, les adeptes de la secte du Falun Gong5, et les chrétiens non déclarés. Selon d’autres sources, des militants et des leaders de l’occupation de la place Tian’anmen qui ne se sont pas exilés à l’étranger ont été internés dans ces camps.
Sur le fonctionnement en interne des camps, la rémunération des geôliers, il y a peu d’informations disponibles. On sait que les prisonniers travaillant « mal » sont passés à tabac, que la torture y est quotidienne et que depuis les années 90 le trafic d’organes y est monnaie courante. Toujours selon Harry Wu : « De plus, bien que leur nombre exact soit secret d’État, nous savons que des milliers de ces prisonniers sont exécutés chaque année, les organes de la plupart étant recueillis pour fournir 95 % des organes utilisés pour les transplantations médicales en Chine ». D’après les deux auteurs canadiens du rapport « Bloody Harvest »6, David Kilgour et David Matas, il y aurait eu 41 500 transplantations d’organes non expliquées entre 2000 et 2005. Les pratiquants du Falungong, poursuivis par le régime depuis 1999, sont la catégorie de prisonnier la plus touchée par les prélèvements forcés d’organes. Les organes volés sont vendus au prix fort pour répondre à la demande de cadres chinois ou de riches demandeurs étrangers. On parle de tourisme de la transplantation.
En décembre 2013, les autorités chinoises déclarent abolir les laogaï en réformant le système de « rééducation par le travail ». De nombreux experts internationaux étaient sceptiques quant à la volonté du régime chinois d’en finir avec ce système. Nous verrons avec le cas des Ouïgours que le temps leur a donné raison.

La répression des Ouïgours

Les Ouïgours sont une minorité traditionnellement de confession musulmane. Suite à quelques velléités d’indépendances, les autorités chinoises ont accéléré leur politique de sinisation de la région du Xinjiang. Les Ouïgours, majoritaires dans la région il y a 60 ans, représentent aujourd’hui moins de la moitié de la population au profit des Hans (l’ethnie majoritaire en Chine), installés par le régime. Au moins un million d’Ouïgours sont internés dans des camps de travail et de rééducation. De plus, l’école, la famille et les réseaux sociaux sont tout autant investis par la colonisation idéologique du régime chinois. Ainsi se mettent en place les mécaniques d’un génocide culturel qui se poursuit par l’intermédiaire du contrôle de toutes les institutions traditionnelles.

Les écoles-prisons

Grâce à une longue enquête du chercheur allemand indépendant Adrian Zenz, publiée en juillet sur Political Risk, on apprend que dès la maternelle, les enfants sont séparés de leur famille et envoyés dans des écoles-prisons pour subir un lavage de cerveau. Le régime entreprend de les acculturer aux dépens de leur culture d’origine. Tous les signes d’appartenance à l’Islam sont interdits, ils doivent manger le pain de Pékin, apprendre le mandarin, les discours de Xi Jinping, des chansons nationalistes et les valeurs du Parti en visionnant les chaînes de télévision d’État.

La famille-prison

Des agents Hans de la société civile sont implantés dans les familles. Ils se font appeler « grand frère » ou « grande sœur ». Ils surveillent et veillent à l’application des directives du régime. Certains sont encouragés, d’après l’ONG Human Right Watch, à prendre la place, dans les ménages, des hommes envoyés aux camps. « Ils aident [les familles] avec leur idéologie, en apportant de nouvelles idées, détaille un cadre du Parti à Radio Free Asia. Ils leur parlent de la vie, et pendant cette période, ils développent des sentiments l’un pour l’autre. ». Le viol et le mariage forcé sont ici une méthode d’assimilation imparable : comment résister quand on se retrouve marié au régime ? Dans l’intimité tous les faits et gestes sont scrutés. Ces « parents » envoyés par le régime ont tout pouvoir sur leur famille d’adoption ouïgoure, car leurs observations peuvent conduire à l’internement dans les camps. Si leur « famille » ouïgoure refuse de boire de l’alcool, de manger du porc ou si elle montre un attachement trop fort à l’Islam, elle devient immédiatement éligible à la déportation. L’ingérence du régime dans la vie de famille ne s’arrête pas là : par exemple, à la suite d’un voyage en Turquie (pays à risque dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamique selon la Chine), un cadre du Parti appartenant à l’ethnie ouïgoure trop confiant dans son statut a vu sa femme forcée de divorcer sous la pression de la police, qui résume le dilemme en une phrase : « Si tu aimes ton mari, tu n’aimes pas le Parti ». Les mariages interethniques avec au moins un « Chinois de souche » sont encouragés à travers des campagnes publicitaires. Ces mariages sont parfois rémunérés par les autorités qui comptent sur le fait d’avoir interné et séparé une majorité d’Ouïgours pour faire baisser leur natalité, car elles considèrent ces naissances comme étant de « basses qualités ». Ainsi ils ont supprimé le régime d’exception en 2017 qui permettait à la minorité d’avoir des familles nombreuses. On tend ici vers une forme d’eugénisme.

Le prix des prisons

Les mosquées sont détruites ou leur architecture est changée pour s’incorporer dans la culture Han. Sur des photos satellites de l’armée pakistanaise relayées par France Culture, on constate que sur les dômes des mosquées le blanc traditionnel a été remplacé par la pierre noire des toits de la culture Han. Shohrat Zakir, chef adjoint du Parti Communiste Chinois (PCC) au Xinjiang révèle que le gouvernement central a transféré 210 milliards d’euros à la région entre 2012 et 2018. C’est le prix de la politique d’assimilation d’un peuple entier. En effet, en plus des camps, des écoles, des fonctionnaires et des campagnes de propagande, le régime maintient un contrôle permanent sur chaque citoyen par la technologie et l’espionnage, il a à son service une surveillance policière high-tech, avec caméras, vol des données biométriques, logiciels espions dans les téléphones et interdiction de voyager sans
autorisation depuis 2017.

Prison sans frontières

En conséquence de la politique du PCC qui a conduit à l’internement 10 % de la population de l’ethnie en Chine, de nombreux Ouïgours s’exilent à l’étranger. Le 3 novembre 2019, le journal Libération publie une enquête édifiante. Les Ouïgours en exil en Occident continuent d’être harcelés par la Chine : colis, messages sur Wechat (l’équivalent de Facebook en Chine), SMS et appels téléphoniques. Les services de renseignement chinois, le Guoanbu, entreprennent de terroriser ceux qui sont sortis de leur giron. Ils montrent aux Ouïgours qu’ils peuvent les retrouver n’importe où, qu’ils connaissent leur numéro de téléphone, l’adresse de leur famille en Chine. Ce harcèlement touche la quasi-totalité de la minorité en exil. Cette intimidation prend une tournure bien cruelle quand les exilés reçoivent de faux messages de leur famille (en Chine, la minorité a l’interdiction d’envoyer des colis à l’étranger), ou quand une vingtaine de fois par semaine une voix féminine enregistrée en chinois les appelle pour leur dire « Vous avez reçu un colis », ou parfois « vous avez reçu un document important à votre nom », puis « vous devez le récupérer à l’ambassade pour régulariser votre situation ». La surveillance ne s’arrête pas aux frontières du pays. Chaque perspective d’émancipation individuelle est obstruée par l’État chinois.

La prison pour toutes les minorités

La répression au Xinjiang n’est pas cantonnée aux Ouïgours. Les Kazakhs de Chine et les Huis7 chinois, qui étaient traditionnellement plus proches du régime dans le contexte colonial local, voient l’étau se resserrer sur eux.
En réaction à l’internement de leur famille chinoise au Xinjiang, des citoyens du Kazakhstan ont manifesté jusqu’à ce que le régime chinois libère les citoyens kazakhs ou leur famille chinoise internée dans les camps. Le régime autoritaire du Kazakhstan a laissé faire ces manifestations, sans pour autant retirer son soutien à la Chine. Des hommes d’affaires pakistanais ont retrouvé leurs femmes, après un passage dans les camps chinois, lobotomisées et dés-islamisées, mais le pays n’a pas réagi malgré les plaintes de ses citoyens. Les États musulmans d’Asie se font remarquer par leur silence et la plupart continuent de soutenir la politique chinoise sur la scène internationale, obéissant aux logiques politiques.
Ce n’est pas le coup d’essai du régime chinois dans la gestion meurtrière de ses minorités colonisées. À la suite de l’annexion du Tibet dans les années 1950, la population a été soumise à une entreprise d’internement, d’acculturation, de déportation et de colonisation par l’ethnie majoritaire des Hans. L’administration centrale tibétaine (gouvernement en exil du dalaï-lama) parle de 1,2 million (chiffre polémique) de morts depuis 1951. Quant à la Chine, elle parle avec cynisme d’une politique de sinisation du Tibet.

Sous la prison la plage

Depuis l’étranger, la Chine apparaît comme un monolithe inébranlable. Malgré la répression sanglante de la contestation à Hong-kong, la détermination des manifestants nous montre l’ampleur de la colère et de l’indignation provoquées par la violence d’État du régime chinois. Il y a chaque année en Chine 150 000 événements majeurs d’après des chiffres officieux du ministère de l’intérieur chinois. C’est-à-dire des révoltes, manifestations, insurrections et grèves comprenant au moins une centaine de personnes. Depuis le massacre de la place Tian’anmen en 1989 et la répression qui s’en est suivie, la majorité du peuple chinois ronge son frein et le Parti maintient une répression généralisée. Seulement une minorité de privilégiés profite de la prospérité du pays tandis que le reste de la population est écrasée par la force et par l’idéologie pour être mise au pas au service de l’économie capitaliste.
Un autre événement récent nous montre que le pouvoir de Pékin a des failles. Ce mois de novembre 2019, des nouvelles brûlantes éclatent à la face du monde : un membre de l’establishment chinois transmet anonymement au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) un ensemble de documents datant de 2017, les « China Cables », prouvant l’entreprise totalitaire au Xinjiang et détaillant le fonctionnement des camps et de la répression. La personne ayant transmis ces informations affirme souhaiter mettre Xi Jinping face à ses responsabilités. En effet, en cherchant un peu, on apprend que la direction politique prise au Xinjiang a soulevé de nombreuses critiques au sein de cadres locaux et nationaux en Chine et que tous ceux qui ont émis des critiques sur la politique du régime se sont vus broyés par le pouvoir central. Malgré ses méthodes impitoyables, des voix au sein même de son parti se dressent contre Xi Jinping.8
En quelques semaines le nombre de documents et d’articles disponibles sur la situation aux Xinjiang a explosé. La preuve irréfutable de l’ethnocide des Ouïgours entraîne les États occidentaux, en tête l’Allemagne, la France et les États-Unis, à réagir et à dénoncer le régime de Pékin. L’Allemagne est un des premiers partenaires économiques de la Chine, au Xinjiang ses entreprises d’automobiles sont déjà engagées dans des contrats juteux. On peut se douter que la soi-disant morale des « États démocratiques » ne survivra pas aux arguments économiques. En Afrique, malgré une dénonciation du Niger et de nombreux intellectuels du continent, le Togo, la RDC, l’Algérie, l’Angola, le Burundi, les Comores, l’Égypte, le Gabon, le Nigéria, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Zimbabwe, le Burkina Faso et le Congo-Brazzaville ont réaffirmé leur soutien à Pékin. Les méthodes chinoises ne donnent pas froid aux yeux aux régimes autoritaires africains qui, au contraire des pseudo-démocraties occidentales, n’ont pas besoin de faire bonne figure auprès de leur opinion publique.

"Siniser l’enseignement" face à une culture occidentale qui se répand en Chine, une priorité pour le président Xi Jinping. AFP / AFP

« Siniser l’enseignement » face à une culture occidentale qui se répand en Chine, une priorité pour le président Xi Jinping. AFP / AFP

Les processus de colonisation, la répression des individus et des minorités ainsi que la violence sur les citoyens ne sont pas le propre de quelques États. En effet, en concentrant le pouvoir dans quelques mains au service des privilégiés, l’État donne le pouvoir démesuré à ses gestionnaires et à ses différents acteurs de nuire à l’individu et à ses libertés les plus élémentaires (se nourrir, se loger, se déplacer, nouer des liens, etc.). La violence et l’injustice sont inhérentes au système politique étatique, elles sont nécessaires pour assurer sa pérennité et la répartition inégalitaire des biens et des pouvoirs. Le système en place est prêt à tout pour se préserver et défendre ses prérogatives.

Les populations chinoises subissent la tyrannie d’un des États les plus déterminés à contrôler et à violer chaque aspect de la vie des individus qu’il domine. En cela, le pays est un observatoire privilégié de la violence d’état décomplexée. Comme nous l’avons vu, ces méthodes ne s’arrêtent pas aux frontières et les nouvelles technologies (réseaux sociaux, data, géolocalisation, miniaturisation des appareils d’enregistrement) lui donnent les moyens de réaliser ses ambitions de contrôle de masse. Ces opérations de surveillance à grande échelle ne pourraient se faire sans la complicité d’autres États et des entreprises avec lesquels le régime collabore. Ainsi ce gigantesque drame humain met en lumière les faces hideuses de tous les ennemis qui restent à combattre au nom de la liberté.

1 : Concentrationnaire : Qui se rapporte aux camps de concentration. On nomme un camp de concentration un lieu fermé de grande taille créé pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer d’opposants politiques, de résidents d’un pays ennemi au moment de la déclaration des hostilités, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d’une zone critique de combats, ou d’autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d’un jugement individuel. Le terme est surtout connu par la création de très nombreux camps par le régime nazi. Si les conditions de détention dans les camps de concentration nazis menaient de fait à des niveaux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés, il faut les distinguer des camps d’extermination.
2 : Totalitaire : L’expression vient du fait qu’il ne s’agit pas seulement de contrôler l’activité des personnes, comme le ferait une dictature autoritaire classique. Le régime totalitaire va au-delà, en tentant de s’immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
3: Autres chiffres, selon le travail du sinologue Jean-Luc Domenach dans « Les camps de travail forcé, une “horreur” qui perdure [archive] Tribune de Genève, 3 avril 2018 », en 2017, « cinq à huit millions de chinois seraient détenus dans environ 1 000 camps ».
4 : Thierry Sanjuan, Dictionnaire de la Chine contemporaine [archive], Armand Colin, 2006, [ISBN 2200356013 et 9782200356019] p. 386
5 : Le Falun Gong est un mouvement spirituel inspiré du qigong créé par Li Hongzhi. Son enseignement combine la pratique de la méditation, des exercices aux mouvements lents et souples et le travail sur soi.
6 : Rapport ayant été reconnu internationalement et non contesté par la Chine.
7: Originellement des Chinois han islamisés dans les siècles passés.
8: Entre les 80 millions de membres du PCC ne règne pas une entente cordiale. Une guerre impitoyable pour le pouvoir détermine l’orientation politique du parti et les directions prises depuis l’origine n’ont jamais fait l’unanimité au sein du Parti. Sur chaque cadre du parti pèse la menace d’une purge politique en cas d’un  contrebalancement des pouvoirs.