Pour une vraie langue internationale

Le fait que chacun puisse, quelles que soit sa langue maternelle et ses facultés, comprendre et se faire comprendre de tous seraient un progrès indéniable. Pourtant, s’il est facile d’admettre la nécessité d’une langue commune à l’humanité, on ne voit la situation évoluer de façon satisfaisante — quoiqu’en disent les défenseurs de l’anglais. Continuer la lecture

Sous le soleil de Xi Jinping fleurissent les camps

Ces dernières décennies, la Chine est devenue un partenaire commercial incontournable pour l’ensemble des autres puissances mondiales. Aucun continent, aucun océan n’échappe à son influence tentaculaire. Tandis que son statut de « manufacture du monde » tombe en désuétude au profit de pays plus pauvres comme le Bangladesh, le pays a profité des années 1980 à 2017 d’un taux annuel de croissance du PIB de 10 % en moyenne en grande partie grâce à ses exportations vers l’Occident (en près de quatre décennies, le PIB chinois a été multiplié par 37, passant de 305 milliards de dollars en 1980 à 12 725 milliards de dollars en 2017 selon l’AFP). Sa forte croissance lui a permis de stocker des capitaux énormes qui ont été mis au service du développement de sa puissance technologique, militaire et industrielle propre à concurrencer les autres Grands du monde. La Chine fait désormais arme égale avec les autres géants de la data, de l’informatique, des réseaux et de l’ensemble des nouvelles technologies de pointe de l’Est asiatique et de l’Amérique du Nord. Le régime chinois ayant gardé ses pratiques socialistes autoritaires, les entreprises chinoises lui sont toutes inféodées. Continuer la lecture

Quelques échanges avec un compagnon tunisien

Retours sur la Révolution de la dignité et l’état actuel des choses en Tunisie

Tout commence le 17 décembre 2010, un Tunisien du nom de Mohamed Bouazizi s’immole devant un bâtiment administratif. Vendeur de fruits, il s’était fait — de nouveau — confisquer son outil de travail (une charrette et une balance). Rapidement, un climat insurrectionnel éclate dans la région de Sidi Bouzid (centre de la Tunisie) ; celle-ci devient le théâtre d’émeutes et d’affrontements entre population et forces de l’ordre. C’est le premier acte du mouvement que l’on va appeler Printemps arabe. Ce mouvement de contestation s’étend par effet domino dans tout le monde arabe comme en Égypte, au Yémen, en Syrie, en Libye, en Jordanie, dans le reste du Maghreb… Celle qui se passe en Tunisie est appelée communément en France la Révolution de jasmin. Ces manifestations sont menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse, la corruption des élites politiques et la forte répression policière. Les quatre semaines de manifestations continues, étendues à tout le pays — malgré la répression — sont amplifiées par une grève générale et provoquent la fuite de Ben Ali vers l’Arabie Saoudite. La mobilisation se poursuit jusqu’aux mois de mars et avril, où on voit le processus de transition se terminer sans jamais résoudre ce conflit de classes. Cet entretien avec un compagnon tunisien revient sur les événements qui se sont déroulés lors de l’explosion du conflit, sur la situation actuelle et la question du mouvement anarchiste dans le pays. Continuer la lecture